Le 4 décembre, le Sénat français a approuvé la partie « recettes » du projet de budget de l'État pour 2026 avec un vote de 198 voix contre 105. Ce vote, emporté par une majorité de droite et de centristes, s'inscrit dans une volonté de trouver des économies supplémentaires dans les dépenses publiques après une révision significative du texte initial proposé par le gouvernement.
En effet, le Sénat a supprimé plusieurs milliards d'euros de hausses de prélèvements, une décision saluée par le ministre délégué aux comptes publics, David Amiel, qui a insisté sur le fait qu'un budget équilibré est crucial pour éviter une explosion des déficits. Les députés, cependant, avaient rejeté cette partie du budget presque à l'unanimité, soulignant un fossé grandissant entre les deux Chambres du Parlement.
Alors que les députés sont en train d'examiner le budget de la Sécurité sociale, les sénateurs se tournent vers la section des dépenses du budget, avec l'objectif d'assainir le déficit à 4,7 % du PIB pour 2026. Cependant, la révision des recettes a déjà entraîné une dégradation temporaire du solde financier de 7,7 milliards d'euros, poussant le déficit à 5,1 % du PIB, un point mis en avant par le gouvernement lors des débats.
L'ensemble de la gauche s'est opposé à cette révision, arguant que la priorité devrait être donnée à une fiscalité plus progressive plutôt qu'à des coupes budgétaires. Le sénateur Les Républicains, Albéric de Montgolfier, a pour sa part défendu cette stratégie, jugeant que l'approche gouvernementale était trop axée sur une hausse de la fiscalité au lieu d'explorer des économies structurelles.
Entretemps, les critiques sur l’intransigeance de la majorité sénatoriale ne cessent de croître, avec des voix de la gauche appelant à un plus grand compromis. Pour les experts économiques, comme ceux de l'Observatoire français des conjonctures économiques, ces décisions pourraient avoir des implications durables sur la croissance si les investissements publics en souffrent.
Enfin, une abstention de la part du groupe des Indépendants, représentant majoritairement Horizons, a quant à elle révélé des divisions internes. Son représentant a exprimé son désir que le Sénat aille plus loin dans la réduction de la fiscalité. Un parcours budgétaire complexe et incertain attend les deux Chambres, alors qu'une adoption en fin d'année reste à l'ordre du jour.







