Alors que l’hiver s’installe, la grippe refait surface avec force. Selon les dernières données de Santé publique France, la courbe des infections grimpe dans tous les groupes d'âge depuis le début de décembre 2025, et un nouveau variant, désigné sous le nom de sous-clade K, commence à capturer une majorité des cas de grippe H3N2.
La mélancolie hivernale s’accompagne donc d'une situation épidémique préoccupante, avec toute la France métropolitaine en état d’alerte rouge. Ce phénomène se reproduit souvent à la même période chaque année mais, cette fois-ci, le sous-clade K est devenu dominant, représentant près de 68,6 % des cas séquencés, selon les dernières analyses de l’agence sanitaire.
Antoine Flahaut, épidémiologiste à l’université Paris-Cité et au sein d’Inserm, note que le virus de la grippe mute continuellement. « Ce processus évolutif vise à maximiser sa capacité à se reproduire et à se transmettre », explique-t-il. Bien que le variant K soit très contagieux, il ne semble pas, pour l’instant, plus virulent que ses prédécesseurs.
« Comme ce variant K a émergé après l’établissement de la composition vaccinale par l’OMS en février dernier pour les vaccins administrés cet automne, il est possible qu’il soit moins efficace pour immuniser contre la grippe », met en garde Flahaut.
Les experts s’accordent à dire qu’il faudra observer la situation pendant plusieurs semaines afin d’évaluer la sévérité clinique de ce variant. En attendant, les chiffres de Santé publique France soulignent une augmentation notoire de l’activité grippale tant dans les hôpitaux que dans les cabinets médicaux à travers tout le pays.
Même si l’épidémie est sur le point de s'intensifier, Flahaut rappelle que ce n'est pas un phénomène inédit. « En général, près de la moitié des épidémies hivernales surviennent avant Noël, et celles qui commencent plus tôt tendent à être plus longues, entraînant une hausse significative des cas, hospitalisations et décès », ajoute-t-il.
Face à cette situation, la synchronisation des épidémies à l'échelle mondiale apparaît cruciale, car des pays comme l'Espagne, le Royaume-Uni, les États-Unis et le Japon subissent également une montée exponentielle des cas de grippe.
En fin de compte, même si la situation actuelle n'est pas qualifiée de catastrophique, on ne doit pas baisser l guard. « Ces épidémies conduisent souvent à environ dix mille morts supplémentaires chaque hiver », avertit Flahaut.
Afin de se prémunir contre cette menace, des gestes simples peuvent s'avérer efficaces. Le port de masques de type FFP2 dans des espaces clos et mal ventilés, ainsi qu’une vaccination adéquate, sont des stratégies essentielles pour réduire les risques de contamination. « Si l’on fait preuve de vigilance, il est tout à fait possible de limiter les transmissions pendant cette période hivernale », conclut l’épidémiologiste, encourageant ainsi la population à rester attentive.







