Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a récemment exprimé son soutien à Damien Castelain, président de la Métropole Européenne de Lille, à la suite de sa condamnation par la cour d'appel de Douai. Ce dernier a écopé de 18 mois de prison avec sursis et de deux ans d'inéligibilité pour des faits de détournement de fonds publics.
Les réactions ne se sont pas fait attendre. Deux syndicats de magistrats, l'Union syndicale des magistrats (USM) et le Syndicat de la magistrature (SM), ont fait part de leur consternation face à cette prise de position. Dans une lettre ouverte, l'USM a qualifié ce soutien d'"institutionnellement problématique" pour un garde des Sceaux, notant qu'il est inapproprié d'apporter un soutien à un justiciable à la suite d'une décision de justice.
Darmanin a tenu à préciser sur X qu'il n'a pas commenté la décision judiciaire, mais a évoqué sa "pensée amicale" pour Castelain, le qualifiant de "grand Président". Toutefois, pour le Syndicat de la magistrature, ces propos révèlent une distorsion des responsabilités ministérielles, mettant en avant un conflit d'intérêts potentiels. Selon leurs mots, "le clientélisme et le favoritisme n’ont pas leur place dans une démocratie".
Ce n'est pas la première fois que le ministre attire l'attention pour ses déclarations après des verdicts. Sa réaction à la condamnation de Nicolas Sarkozy, où il a exprimé sa "tristesse", avait déjà suscité des critiques. Expert en droit pénal, le professeur Alain Veyre estime que ce soutien pourrait nuire à l'image des institutions judiciaires en France, en renforçant l'idée d'un entre-soi entre élus et décisions judiciaires.
Avec ce soutien à un élu condamné, le gouvernement doit maintenant faire face à une tempête médiatique et politique qui pourrait influencer la perception du public envers la justice et ses représentants.







