Le 17 décembre, Jordan Bardella, président du Rassemblement national (RN), a choisi de s'abstenir lors du vote d'une initiative citoyenne au Parlement européen destinée à améliorer l'accès à l'avortement pour les femmes à travers l'Europe. Ce texte, qui a reçu le soutien de plus de 358 députés, vise à établir un mécanisme de solidarité financière pour les États membres, afin de garantir un accès sûr et légal à l'interruption volontaire de grossesse (IVG).
Cette abstention est révélatrice des positions ambivalentes de Bardella sur les droits des femmes. Selon Le HuffPost, son choix a rapidement attiré les critiques de plusieurs eurodéputés. Manon Aubry, membre de La France insoumise, a dénoncé cet acte en déclarant : "Souvenez-vous bien de ce vote de la honte. Bardella s’est abstenu sur la garantie du droit à l’avortement partout en Europe." Cette phrase illustre bien la colère qu'a suscitée ce vote dans des cercles politiques progressistes.
À l'opposée de l'échiquier politique, Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France, n'a pas hésité à critiquer l'eurodéputé en affirmant : "Comment peut-on envisager la présidence de la République française tout en évitant de défendre un droit fondamental des femmes ?" Des voix s'élèvent aussi parmi les femmes politiques, comme Marion Maréchal de Reconquête !, qui se sont également prononcées contre cette initiative.
Cette abstention de Bardella n'est pas un événement isolé. En novembre 2020, il avait déjà voté contre une résolution visant à dénoncer la quasi-interdiction de l'avortement en Pologne et s'était également abstenu sur une mesure visant à lutter contre le harcèlement au Parlement. Ces récurrences soulignent une posture qui pourrait être interprétée comme une dérobade face à des questions cruciales telles que les droits des femmes, un sujet qui entre souvent en collision avec l'idéologie du RN.
Les experts du droit des femmes s'inquiètent également de cette tendance. Marie-Claude L'Hoest, féministe et sociologue, a déclaré à France Info : "Ces abstentions reflètent une posture politique plus large, qui sous-estime l'importance de ces droits dans notre société moderne. Ignorer les besoins fondamentaux des femmes, c'est ignorer la réalité de nombreuses vies." La Commission européenne a maintenant jusqu'à mars 2026 pour répondre aux préoccupations soulevées par ce texte voté au Parlement, ce qui laisse présager encore de nombreux débats à venir.







