Le conseil régional de Nouvelle-Aquitaine a récemment voté son budget 2026, qui s'élève à 3,3 milliards d'euros. Ce budget, bien que conséquent, témoigne d'une volonté de rationalisation et de contrôle des dépenses. Alain Rousset, président de la région, souligne les défis auxquels la région est confrontée, en insistant sur le fait qu'il ne faut pas compter sur une augmentation des fonds publics.
Les efforts d'économies prévus sont significatifs : 82 millions d'euros de réductions des dépenses, 99 millions d'euros d'économies sur le fonctionnement, et une baisse de 131 millions d'euros des investissements, qui descendra à 924 millions d'euros. Parallèlement, le recours à l'emprunt sera également réduit de 99 millions d'euros, passant à 314 millions.
Cette approche budgétaire, que Sandrine Derville, vice-présidente en charge des finances, qualifie de "trajectoire prudentielle", vise à préserver les priorités essentielles telles que le soutien à l'industrie, à l'agriculture et aux initiatives écologiques. À cet égard, 193 millions d'euros seront alloués à l'accompagnement des entreprises, tandis que le secteur agricole bénéficiera d'une augmentation de 10 % de son budget, atteignant 70 millions d'euros.
Pour faire face à ces défis, la région va également instituer un « versement mobilité régional et rural » de 62 millions d'euros axé sur les transports, tout en augmentant le tarif des cartes grises, de 53 à 58 euros par cheval fiscal. Cette stratégie vise à maintenir un niveau d'investissement dans des domaines clés malgré la pression budgétaire.
Les transports restent le premier poste de dépense, avec près d'un milliard d'euros consacrés à des lignes ferroviaires, car et services de transport scolaire. Toutefois, Alain Rousset a exprimé son mécontentement face à la SNCF, rappelant que les augmentations des péages ferroviaires ajoutent une pression financière supplémentaire sur le budget régional.
Les réactions des partis d'opposition varient. Christian Devez, du groupe centriste, met en garde sur le "mur de la dette" menaçant la région, tandis que Pascal Coste de LR évoque un risque de fragilisation à moyen terme des orientations budgétaires. Du côté du RN, la critique se porte sur la gestion des deniers publics jugée peu efficace.
Alors que la Région doit navigate dans un contexte économique tendu, la nécessité de transparence sur l'utilisation des fonds publics est plus pressante que jamais. Alain Rousset lui-même a insisté : "Je veux savoir où va notre argent !" Cette préoccupation sur l'efficacité et l'équité de la dépense publique reste au cœur des débats régionaux.
Les débats autour de ce budget 2026 témoignent des tensions croissantes entre ambitions politiques et réalités économiques, et les élus de la région devront continuer à trouver un équilibre délicat entre soutien des projets essentiels et prudence budgétaire.







