Le 3 décembre dernier, le journaliste français Christophe Gleizes a reçu une peine sévère de sept ans de réclusion par la justice algérienne. Accusé d’apologie du terrorisme, ce verdict, qui suscite de vives réactions en France, reflète des tensions politiques internes et des considérations liées à sa nationalité, comme le souligne le quotidien belge Le Soir.
Le tribunal algérien a confirmé un jugement initial contre Gleizes, un reporter de 36 ans reconnu pour ses contributions aux magazines So Foot et Society. En mai 2024, il s'était rendu en Algérie pour couvrir un reportage sur la Jeunesse Sportive de Kabylie (JSK), un club emblématique du pays. Toutefois, les autorités algériennes lui reprochent des liens avec un responsable du club, également associé au Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), classé comme organisation terroriste par Alger depuis 2021.
Le site d’information Matin d’Algérie considère que le procès de Gleizes est intimement lié à une campagne gouvernementale contre le MAK, évoquant une situation tendue qui a entouré le verdict. « Un tribunal sourcilleux, voire remonté », décrit le média, signalant l’ambiance hostile dans laquelle s’est déroulé le jugement.
Depuis la Belgique, Le Soir met en lumière le fait que le jugement de Gleizes est influencé par sa nationalité, déclarant que « dans un pays où sa nationalité ôtait toute inclination à la clémence », il a subi une sentence particulièrement sévère. Cependant, le journal exprime un léger optimisme sur la possibilité d'une grâce, notant que les relations entre Paris et Alger se sont récemment améliorées.
La situation de Gleizes soulève des questions critiques sur la liberté de la presse et le traitement des journalistes étrangers dans des contextes politiques sensibles. Des experts en droits de l'homme mettent en garde contre les implications potentiellement alarmantes de ce verdict pour les journalistes travaillant en Algérie.
En somme, ce procès fait écho à des enjeux plus larges, où la fragilité des relations algériennes avec l'Occident se conjugue à des difficultés internes, notamment concernant la gestion des dissidences et des voix critiques. Le sort de Gleizes pourrait bien être le révélateur de l'état de la liberté d'expression en Algérie dans un contexte tendu.







