Nicolas Battini, ancien militant nationaliste, a été condamné à six ans de prison pour avoir réalisé un attentat à la voiture-bélier en 2012. Maintenant, il se présente aux élections municipales à Bastia, soutenu par le Rassemblement National (RN) et le parti nationaliste corse Mossa Palatina.
Cette alliance, qui avait récemment suscité de vives réactions, a été officialisée par Marine Le Pen, qui a salué « des idées très solides » chez Battini sur RMC-BFMTV. Elle a admis avoir pris cette décision après l’avoir rencontré et a déclaré qu'il « mérite d'être connu ».
Interrogée sur l'ironie de son choix, Le Pen a rappelé que Battini avait fait une erreur de jeunesse à 18 ans, précisant qu'il avait depuis renoncé à la violence. « Oui, j’ai donné mon accord à cette candidature », a-t-elle affirmé, ajoutant qu'il est devenu un exemple de réhabilitation.
Cette posture, cependant, contrastait fortement avec celle adoptée à l'égard d'autres figures du RN, comme David Rachline, maire de Fréjus, qui se retrouve maintenant en dehors des grâces du parti à cause de poursuites judiciaires. Pour Le Pen, la situation de Battini est davantage un cas de rédemption que de reproche.
Jean-Philippe Tanguy, le responsable de la section bastiaise du RN, a défendu cette candidature sur LCI, affirmant que Battini a déjà prouvé son engagement envers la société et sa capacité à changer. « On peut être pyromane à 18 ans et pompier à 30 ans », a-t-il insisté.
Malgré sa condamnation, Battini est inscrit au fichier judiciaire national des infractions terroristes, ce qui lui oblige à des déclarations régulières au commissariat. Ce contexte soulève des interrogations sur l'avenir de sa candidature. Selon plusieurs analystes, dont le journaliste de France 3 Régions, Samuel Durand, cette situation met à l’épreuve la cohérence du discours du RN sur la moralité et la légitimité des candidats.
Cette candidature controversée, déjà prélude à un affrontement politique, pourrait très bien redéfinir les contours des prochaines élections municipales à Bastia, alors que la ville est au cœur des enjeux identitaires en Corse.







